Le debout-payé, dans la terminologie ivoirienne, rassemble tous les métiers où il faut rester debout pour gagner sa croûte, comme par exemple le vigile.
C'est le cas d'Ossiri, qui suit la trace de ses ancêtres, puisqu'on pourrait presque dire que ce métier se transmet de générations en générations. L'Histoire poursuit son cours, mais les populations immigrées restent cantonnées aux mêmes fonctions, que ce soit des années 50-60 à l'après 11 septembre...
Entre le Séphora de l'avenue des Champs Elysées et le magasin Camaïeu de Bastille, le narrateur en profite pour nous dresser un lexique sociologique des clients et des scènes qu'il observe à longueur de journée.
A travers ce portrait, entre humour et désillusions, l'auteur nous raconte une autre histoire de la France, d'un point de vue bien trop souvent mis de côté.
-> Debout-Payé, Gauz, Le Nouvel Attila, 17€.
JN+1. Les MIB (Men In Black, autre surnom des vigiles) de Sephora communiquent entre eux par oreillettes interposées et suivent des suspects ou présumés voleurs en désignant leur morphotype avec des codes qui obéissent à une suite numérique de type J(n+1), où « n » est un entier naturel.
J3 : type arabe.
J4 : type négroïde.
J5 : type caucasien.
J6 : type asiatique.
Le vigile n’ose toujours pas demander dans quelle catégorie seraient classés les métisses. J 4, 5 type négro-caucasien ? J 3, 6 type arabo-asiatique ? J 6, 4 type asiatico-négroïde… Avec son incroyable taux de métissage et ses improbables mélanges, le vigile pense qu’au Brésil, ses collègues doivent forcément avoir une formule beaucoup plus complexe pour décrire les gens par leur type physique.
Là-bas, on dit que Dieu a créé l’homme, et que le Portugais a créé le métis. »